Investir dans la lutte contre le paludisme : sauver des millions de vies et stimuler l'économie mondiale – Opinion

Investir dans la lutte contre le paludisme : sauver des millions de vies et stimuler l'économie mondiale – Opinion





Déclaration de Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial, à propos du Rapport OMS sur le paludisme dans le monde 2024


11 décembre 2024

Bon nombre des pays les plus touchés par le paludisme sont également en première ligne face au changement climatique. En Afrique subsaharienne, où un enfant meurt du paludisme chaque minute, les changements climatiques – des précipitations intenses aux vagues de chaleur extrêmes et aux sécheresses prolongées – modifient non seulement la géographie du paludisme, mais aggravent également les inégalités existantes. Les pénuries d’eau, les pannes d’électricité et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mettent encore plus à rude épreuve les systèmes de santé déjà fragiles. Pendant ce temps, l'insécurité alimentaire et la pauvreté affaiblissent les défenses immunitaires des populations et submergent les agents de santé communautaires, dont beaucoup ont du mal à nourrir leur propre famille.

Nous disposons des outils nécessaires pour lutter contre le paludisme – des moustiquaires à double ingrédient actif à la chimioprévention saisonnière en passant par les nouveaux vaccins. Cependant, les progrès stagnent depuis plusieurs années. Pour surmonter ce problème, nous devons accélérer nos efforts grâce à une double approche : investir dans les nouvelles technologies tout en atténuant la pression que le changement climatique fait peser sur les systèmes de santé. Cela signifie souvent revenir à l’essentiel : fournir aux agents de santé des ressources essentielles comme des vélos, des téléphones portables ou même un repas quotidien, afin de garantir qu’ils puissent fournir des services vitaux à ceux qui en ont le plus besoin.

Investir davantage dans la lutte contre le paludisme a non seulement le potentiel de sauver des millions de vies, mais peut également contribuer à rééquilibrer la puissance économique mondiale et à stimuler le commerce. Ceci, à son tour, peut débloquer des fonds supplémentaires pour renforcer les systèmes de santé et améliorer la sécurité sanitaire en Afrique et dans le monde. L’investissement dans la lutte contre le paludisme n’est pas seulement un impératif de santé : c’est un moteur stratégique qui génère des avantages économiques et sociaux plus vastes et de grande envergure.

Rapport mondial sur le paludisme 2024 en un coup d'œil

Cette année rapport présente quelques données et tendances encourageantes dans la lutte mondiale contre le paludisme. La période 2000-2023 a vu 2,2 milliards de cas et 12,7 millions de décès évités dans le monde. Quarante-quatre pays et un territoire ont reçu une certification officielle d'absence de paludisme de l'Organisation mondiale de la santé, et de nombreux autres progressent progressivement vers l'objectif de l'élimination. Certains pays plus touchés ont également réussi à réduire considérablement leur nombre de cas de paludisme.

Malgré ces progrès, le paludisme reste un grave problème de santé mondial, faisant 597 000 morts rien qu’en 2023. La région africaine continue d’être la plus durement touchée, avec environ les deux tiers du fardeau mondial du paludisme concentrés dans 11 pays africains. En 2023, la région africaine représentait à elle seule environ 94 % des cas mondiaux et 95 % des décès liés au paludisme. Plus de la moitié de ces décès sont survenus dans 4 pays : Nigéria (30,9 %), République démocratique du Congo (11,3 %), Niger (5,9 %) et République-Unie de Tanzanie (4,3 %).


Références de sources

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