Rapport mondial sur le paludisme 2024
Aperçu
Chaque année, le rapport mondial sur le paludisme constitue un outil essentiel pour évaluer les progrès et les lacunes mondiaux dans la lutte contre le paludisme. Le rapport de cette année fournit un aperçu critique et actualisé des efforts déployés pour contrôler et éliminer la maladie dans 83 pays à travers le monde. Le rapport de cette année introduit, pour la première fois, un chapitre dédié soulignant la nécessité d’une réponse plus inclusive et plus efficace, en mettant l’accent sur l’atteinte des populations les plus vulnérables au paludisme. Les groupes à haut risque d’infection par le paludisme comprennent les enfants de moins de cinq ans, les femmes et les filles, les peuples autochtones, les migrants, les personnes handicapées et les personnes vivant dans des zones reculées ayant un accès limité aux soins de santé.
Fardeau du paludisme
- À l’échelle mondiale, en 2023, le nombre de cas de paludisme était estimé à 263 millions, avec une incidence de 60,4 cas pour 1 000 personnes à risque. Il s’agit d’une augmentation de 11 millions de cas par rapport à l’année précédente et d’une augmentation de l’incidence par rapport à 58,6 cas pour 1 000 personnes à risque en 2022. La Région africaine de l’OMS continue de supporter la plus lourde charge de morbidité, représentant environ 94 % des cas de paludisme. cas dans le monde en 2023.
- La Région OMS de la Méditerranée orientale a connu une augmentation de 57 % de l’incidence depuis 2021, passant à 17,9 cas pour 1 000 personnes à risque en 2023. Les cinq pays les plus touchés par le paludisme en 2023 étaient le Nigeria (26 %), la République démocratique du Congo (13 %), l’Ouganda (5 %), l’Éthiopie (4 %) et le Mozambique (4 %).
- Au niveau mondial, en 2023, le nombre de décès était estimé à 597 000, avec un taux de mortalité de 13,7 pour 100 000. Le nombre de décès dus au paludisme et le taux de mortalité ont diminué régulièrement, passant respectivement de 622 000 et 14,9 décès pour 100 000 en 2020. La Région africaine de l’OMS continue de supporter la plus lourde charge de mortalité, avec 95 % des décès estimés par le paludisme dans le monde.
- Entre 2000 et 2023, on estime que 2,2 milliards de cas de paludisme et 12,7 millions de décès dus au paludisme ont été évités dans le monde, dont 1,7 milliard de cas et 12 millions de décès évités dans la seule Région africaine de l’OMS.
- Rien qu’en 2023, plus de 177 millions de cas et plus d’un million de décès ont été évités dans le monde.
- En 2023, les 11 pays HBHI (hors Inde et Soudan inclus) étaient responsables de 66 % des cas de paludisme dans le monde et de 68 % des décès. Entre 2017, l’année précédant le lancement de l’initiative HBHI, et 2023, les cas de paludisme estimés dans ces 11 pays ont augmenté de 13,8 %, passant de 152 millions à 173 millions, et les décès estimés ont augmenté de 2,3 %, passant de 399 000 à 408 000. L’Inde a officiellement quitté le groupe HBHI en 2024 en raison de progrès significatifs dans la réduction de l’incidence du paludisme et de la mortalité observées dans son pays à taux élevé.
- États endémiques.
- En 2023, dans 33 pays à transmission modérée à élevée de la Région africaine de l’OMS, on estime qu’il y a eu 36 millions de grossesses, dont 12,4 millions (34 %) étaient infectées par le paludisme. En tenant compte de l’impact actuel du TPIg, on estime que l’insuffisance pondérale à la naissance a été évitée chez environ 551 000 nouveau-nés. Si la couverture par la troisième dose du TPIg atteignait 90 %, l’insuffisance pondérale à la naissance serait évitée chez 175 000 nouveau-nés supplémentaires.
Statut d’élimination
- En 2023 et 2024, des progrès notables ont été réalisés dans l’élimination du paludisme. Le nombre de pays d’endémie palustre est passé de 85 en 2022 à 83, le Timor-Leste et l’Arabie Saoudite ayant maintenu zéro cas autochtone pendant 3 années consécutives. En outre, en 2024, un total de 26 pays où le paludisme était endémique en 2000 n’ont signalé aucun cas autochtone pendant 3 années consécutives.
- En 2023, l’Azerbaïdjan, le Belize, le Cap-Vert et le Tadjikistan ont été certifiés exempts de paludisme. En 2024, l’Égypte a également obtenu le statut d’État exempt de paludisme, ce qui en fait le troisième pays de la Région OMS de la Méditerranée orientale à obtenir ce statut. De plus, la Géorgie et la Turquie ont soumis leurs demandes de certification sans paludisme.
- Malgré les progrès réalisés dans les efforts d’élimination, les pays participant à l’initiative des pays éliminant le paludisme d’ici 2025 (E-2025) ont connu une augmentation des cas de paludisme, principalement tirée par les Comores, qui représentent un tiers de tous les cas autochtones signalés, suivies par le Panama et la Thaïlande.
- Dans le cadre du programme d’élimination du paludisme dans le Mékong, le Myanmar reste le principal contributeur de cas de paludisme, représentant 95 % de tous les cas autochtones et 99 % des infections à P. falciparum dans la sous-région du Grand Mékong (GMS).
- En 2023, les cas mondiaux de P. Knowlesi ont augmenté de 18,9 %, totalisant 3 290 cas signalés, les cas autochtones ayant augmenté de 22 % par rapport à l’année précédente. La Malaisie reste le principal contributeur, représentant 87,4 % de ces cas et signalant les 14 décès autochtones dus à P. Knowlesi.
- La résurgence du paludisme en République islamique d’Iran en 2022, après 4 ans sans cas autochtone, met en évidence les risques persistants de réintroduction et de rétablissement. Cette situation souligne l’importance d’un engagement politique soutenu, de systèmes de surveillance robustes, de réponses rapides aux cas détectés, de stratégies d’intervention rigoureuses et d’une coopération transfrontalière, en particulier dans les zones à haut risque de transmission, pour maintenir le statut indemne de paludisme et empêcher sa réapparition.
Vaccins
- En décembre 2023, l’OMS a ajouté le R21 à sa liste de vaccins préqualifiés, marquant ainsi une nouvelle étape dans la riposte mondiale contre le paludisme. Le R21 est le deuxième vaccin contre le paludisme à être préqualifié par l’OMS, après la préqualification du RTS,S en juillet 2022. Le processus de préqualification dirigé par l’OMS garantit que les vaccins et autres produits médicaux répondent aux normes mondiales de qualité, de sécurité et d’efficacité.
- En 2024, le Ghana, le Kenya et le Malawi ont continué à proposer le vaccin contre le paludisme via la plateforme de vaccination systématique des enfants, avec le soutien de Gavi, de l’Alliance du Vaccin (Gavi), de l’OMS et d’autres partenaires. Début novembre 2024, 13 pays supplémentaires proposaient des vaccins contre le paludisme au niveau infranational. De plus en plus de pays prévoient des introductions dans les mois à venir, tandis que d’autres se préparent à une intensification du virus, en donnant la priorité aux zones de transmission modérée et élevée. La demande de vaccin reste élevée et l’offre est suffisante pour répondre à la demande.
- L’intensification des vaccins contre le paludisme en Afrique devrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année. Comme pour tous les outils de prévention du paludisme, l’impact le plus important sera obtenu lorsque les vaccins seront introduits dans le cadre d’un ensemble d’interventions antipaludiques recommandées par l’OMS et adaptées au contexte local.

